« Appropriation » culturelle : expropriation, dépossession et discrimination
Eva Doumbia, comédienne et metteuse en scène
Laurence Cuny, Juriste droits de l’Homme – Liberté artistique, International Arts Rights Advisor (IARA) et LAMIS, Drôme / Genève
Eva Doumbia et Laurence Cuny posent les jalons d’un débat qui semble encore impossible à tenir tant que ses termes seront biaisés par la persistance de la domination blanche sur le système de production/diffusion et sur nos imaginaires.
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Biographies
Laurence Cuny, est juriste pour les droits humains et la liberté artistique, International Arts RightsAdvisor (IARA) et LAMIS, Drôme / Genève. D’abord assistante d’enseignement en droit international public à Genève, elle travaille ensuite pour des organisations de la société civile et pour les Nations Unies sur la protection des défenseurs des droits humains et sur la mise en oeuvre des droits culturels. Elle collabore avec le Rapporteur spécial des Nations Unies dans le domaine des droits culturels pour les rapports sur la liberté artistique (2013), sur l’impact de la publicité sur la jouissance des droits culturels (2014) et sur l’espace public (2019). Elle rejoint en 2018 le groupe d’experts de l’UNESCO sur la Convention sur la diversité culturelle de 2005. Formatrice pour la chaire UNESCO de l’Université de Hildesheim (Arts Rights Justice Academy), elle a publié aux presses de cette Université une étude sur les cadres juridiques internationaux, régionaux et nationaux de protection de la liberté artistique (RIGHTS, ARJ library, 2019). Dans la Drôme, elle anime des émissions et écoutes collectives de créations sonores au sein de l’association LAMIS, qui propose également SILLON, un dialogue entre les pratiques artistiques et d’autres domaines (santé, agriculture, bien vivre).
Eva Doumbia est auteure et metteuse en scène. Après avoir créé des performances à partir de ses propres textes, ou de ceux d’auteurs tels que Bertolt Brecht, Edward Bond, Alfred de Musset, s’être attachée à la découvertes d’écritures contemporaines d’Afrique (Dieudonné Niangouna, Aristide Tarnagda…), elle se consacre aux textes écrits par des femmes noires, dramaturges comme romancières (Marie-Louise Mumbu, Léonora Miano, Maryse Condé, Fabienne Kanor, Jamaica Kincaid, Yanick Lahens, etc.). À partir de leurs textes, elle interroge la double histoire dont elle est l’héritière, celle de l’Afrique et celle de l’Europe et met en scène cette histoire commune. À partir de son histoire familiale et de sa position de femme, perçue avant tout comme noire dans la société française, elle interroge les « rapports raciaux » nés de la colonisation française et de l’histoire de l’esclavage.