Ça mérite une précision !
« Parler de «pauvreté culturelle» peut choquer, car immédiatement l’objection relativiste surgit : au nom de quoi peut-on juger que la culture d’une personne, ou d’un groupe, est pauvre ? Ne tombons-nous pas encore dans le défaut ethnocentriste ? La réponse est malheureusement impitoyable : une personne est culturellement pauvre dans la mesure de la faiblesse et de la rareté de ses liens. La culture est ce qui permet le tissage des liens, la circulation du sens. Nier la grande distance qui sépare pauvreté et richesse culturelles, c’est méconnaître le caractère intime et fondamental de droit de chacun à vivre son identité par des liens appropriés ; c’est méconnaître une bonne part de la gravité de la pauvreté, sa nudité sociale et son anonymat. Sans ses liens, l’individu n’a pas accès aux ressources qui sont nécessaires à l’exercice de tous ses autres droits. »
Patrice Meyer-Bisch dans « Le rôle de la culture dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », publication du du Service général de la Jeunesse et de l’Education permanente – Administration générale de la Culture / fédération Wallonie Bruxelles (2013).