Les déclinaisons de la participation

Intervention de Joëlle Zask à l’occasion de la rencontre Sur la place publique organisée en décembre 2015 par De l’aire.

Tout en étant un acte qui traverse notre quotidienneté, la participation semble peiner à trouver ses formes lors qu’elle se situe sur un plan collectif plus large. Joëlle Zask propose de séparer l’idée de participation en trois volets : prendre part (à une activité en cours), apporter une part (contribuer, apporter quelque chose de soi susceptible d’être compris par le destinataire de cet acte), recevoir une part (bénéficier). Pour participer il faut avoir reçu un certain nombre de ressources, de désirs, de savoirs, de capabilités etc. Le débat qui suit l’intervention de Joëlle Zask soulève aussi la question des droits culturels.

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La participation : prendre, apporter et recevoir une part

Vidéo de l’intervention de Joëlle Zask, philosophe, Maître de conférence à l’Université de Provence. Réalisée à l’occasion du deuxième module du chantier création de la démarche Paideia, le 24 mars, Mains d’œuvres, Saint-Ouen.

Selon Joëlle Zask, les dispositifs observés révèlent la complémentarité entre les trois dimensions de la participation qu’elle détaille par le « prendre part », « apporter une part » et « recevoir une part ».

Cette analyse permet une distinction entre les actions qui appellent à une participation des habitants fondée sur l’adhésion des participants à un projet établi par d’autres, et les projets qui permettent à chacun de contribuer à une entreprise qui œuvre à la construction du commun, dans une démarche véritablement démocratique.

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La démocratie aux champs : comment l’agriculture cultive les valeurs démocratiques

Dernier ouvrage de Joëlle Zask, paru aux Editions La Découverte.

On a l’habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l’usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire.
À l’opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise la formation de la citoyenneté. Défile alors sous nos yeux un cortège étonnant d’expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d’Éden qu’Adam doit « cultiver » et aussi « garder » à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des « guérillas vertes » aux jardins partagés australiens.
Cultiver la terre n’est pas un travail comme un autre. Ce n’est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C’est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu’on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L’agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l’écologie démocratique.

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