La vie des quartiers
Le difficile exercice d’une gouvernance démocratique
Recherche-action 2019-2020 les leviers culturels du pouvoir d’agir
Dans la ville de Clichy-sous-bois, en pleine rénovation urbaine, deux démarches orchestrées dans une logique participative : la création du square du Chêne et la création de jardins et d’ateliers dans une résidence du Haut Clichy.
Le programme de rénovation urbaine de Clichy-sous-bois et Montfermeil est l’un des plus importants de France. Amorcé depuis 2004, il est en train de changer radicalement le cadre de vie de dizaines de milliers d’habitants. Dans cet immense chantier de reconstruction, les conditions de participation des habitants à l’espace public sont l’objet d’une grande attention. Cette démarche volontariste de la part de la direction des quartiers et de la vie associative de la Ville de Clichy a notamment pu être mise en œuvre dans la création du square du Chêne pointu et de jardins en pied d’immeuble. Ces processus participatifs nous permettent ici de mettre en lumière les enjeux et les problématiques de la participation dans cet enchevêtrement institutionnel et associatif que constitue la Politique de la ville.
Écouter des extraits de l’atelier du séminaire du 14 octobre 2020
Le politique a des réflexes de contrôle : on passe de l’envie de « coproduction » à une « concertation qui doit être validée ». Une appropriation des espaces est souhaitée mais les usages à l’œuvre ne sont pas toujours ceux qui sont attendus. Les interdits sont énoncés sans penser les marges de manœuvre. Cela demande une révolution des postures et interroge la formation des professionnels.
Le rôle des institutions publiques pourrait être celui d’accompagner l’organisation des habitants et leur recherche de partenaires sur le terrain afin de co-construire une responsabilité commune de la gestion des espaces collectifs. Il s’agirait d’étayer les initiatives des habitants en identifiant les ressources qui leur sont nécessaires pour mener à bien leur action. S’appuyer sur les organisations intermédiaires comme les associations peut-être intéressant, si les règles de collaboration limite les risques de prise de pouvoir des structures sur l’organisation plus fluide et habile des communautés. En ce sens, l’accompagnement aux organisations communautaires peut s’articuler sur le fait de favoriser l’interconnaissance et l’échange de savoirs entre acteurs du quartier, comprenant les habitants non plus comme « publics » à conquérir mais acteurs à part entière de ce qui se vit là.
Recherche-action « Les droits culturels, leviers du pouvoir d’agir » BILAN 2019-2020 – Participation des habitants à la rénovation urbaine et enjeux de l’espace public au regard des droits culturels – Avec le soutien de l’ANCT et du Ministère de la culture